
Quand le confinementtourne à l’obsession
Isaraok, 2020
Mon premier repas de récolte est fait avec ma récolte de l'automne dernier.

Châtaignes en purée. 10 jours de confinement dans l'eau après la récolte, changer l'eau tous les jours et éliminer celles qui flottent, et puis laisser sécher. Ensuite, épluchage, cuisson, purée.

Cerneaux de noix. Conservés par confinement dans les coques des noix sèches.

Raisins secs. Déshydratés par confinement à 40°C pendant des heures et des heures.

Pommes. Conservées par confinement dans l'obscurité, la fraîcheur et l'humidité.

Infusion de feuilles de verveine, confinées dans un bocal depuis qu'elles sont sèches.

Un repas de fruits, mais pas du tout frugal, avec une récolte confinée pendant des mois.
Le confinement, ça conserve, pour les fruits !

Alors, pour mon second repas, ça va être le contraire : jamais confinés.
Uniquement des ingrédients récoltés dehors, maintenant.

Pousses de bambou, une variété "spéciale cuisine". A éplucher avant cuisson à l'eau.

Ail triquètre, je vais récupérer les bulbes. Y'avait du confinement souterrain bien serré. A laver avant cuisson à l'eau.

Par ici j'ai enterré un topinambour il y a quelques années, par curiosité. Tiens, c'est exactement ça que j'avais enterré. Eh bien maintenant, y'en a plusieurs. De quoi faire de la purée.

Et voilà mon carex, celui du sombrero. Les graines sont vertes, mais les oiseaux les mangent ! Et sur Internet j'ai trouvé une recette pour graines presque mûres.

Les faire brunir en les grillant, avant de les saler, et saupoudrer. Les voilà qui brunissent, et qui sautent ! Pop-sedge, pop-carex, ou pop-laîche ?
En tout cas c'est bien grillé, là. Je vais en mettre sur ma purée de topinambours.

Ajoutons les petits bulbes. Ah non, pas comme ça, hein ! Plutôt sur un coulis d'oseille.

Des fleurs, de la menthe et du fenouil, pour mes pousses de bambou. Quelques baies d'elaeagnus qui se cachaient sous les feuilles. Et une infusion de mélisse !
Uniquement des ingrédients récoltés dehors maintenant !

Sauf que mon vinaigre de mûres arrive, là, attiré par les pousses de bambou. Non respect de la règle "jamais confiné", c'est passible d'une amende, ça !

Amande, amande, prune, plutôt ? Voilà, une pomme de pin chauffée, ça libère ses graines, ça servira d'amande.

Une pour le vinaigre de mûres. Et les pousses de bambou, cuites à l'intérieur ? Une amande chacune. Et l'assiette, là, qu'est-ce qu'elle fait à l'intérieur ! C'est la déconfiture, dehors ? Des gouttes se déconfinent des nuages ?
Alors, amandes pour tout le monde.

Et surtout n'oublie pas de conserver les restes de bambou dans tes poches, ça te protègera quand tu devras appuyer sur des boutons !

Si tu aimes cette histoire, éteins ton écran, déconfine-toi physiquement, autant que possible, et déconfine-toi mentalement, en prenant tes distances vis-à vis d'un modèle de vie triplement confiné, travail - achat – appartement.

En bref, mets un peu de récolte dans ta vie !

Lien vers la vidéo (youtube, 5mn18)
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