Le pays de la couture est peuplé de lutins filous qui cousent avec toutes sortes de fils, et des aiguilles … ou pas ! Une petite visite guidée ?
Les filous apprennent d’abord à coudre avec du liseron, qui forme de très longs fils souples. C’est une ressource abondante en été, et facile à récolter. Après séchage et ré-humidification légère, ils l'utilisent sans aiguille, ou avec une épine transformée en aiguille. Voici une boite en écorce de pin, dont la bordure haute, une latte de châtaignier, est cousue du liseron, au point de zig-zag à deux fils (surlignés en bleu clair et bleu foncé).

Pour ce petit panier en aiguilles de pin, un seul fil de liseron a été utilisé pour coudre le toron sur lui-même.

Lorsque c’est possible, les lutins filous utilisent pour coudre un fil du même matériau que le matériau à coudre. Ainsi, ils ont cousu un sombrero en carex, avec un fil de carex et une aiguille en prunellier.

De même, pour ce petit pot en écorce de bouleau, qui sert à stocker de longues épines, la bordure haute en éclisse de noisetier a été cousue avec une éclisse de noisetier refendue en largeur et en épaisseur jusqu’à ce qu’elle soit aussi souple que du fil.

Quand à ce coussin, les lutins l’ont cousu avec la laine du coussin et une aiguille métallique provenant d’un autre pays. La couture est peu visible.Et donc ils utilisent parfois aussi du fil de lin, qui sera décousu plus facilement, en cas de nécessité.

Allons maintenant visiter les constructions géantes que l’on aperçoit au loin. Elles abritent des machines qui cousent des tissus beaucoup plus rapidement que les plus habiles des filous. Mais elles ont coûté aux filous tant d’heures de travail qu’ils s’organisent pour qu’elles fonctionnent en permanence, ce qui impose des horaires de travail qui déplaisent à certains d’entre eux.

Ces machines sont reliées par des fils appelés « fils électriques » à d’autres pays. Lorsque ces pays reçoivent les travaux de couture réalisés par les filous, leurs fils électriques se mettent à faire tourner les machines !De nombreux lutins déplorent que ces nouvelles machines aient été obtenues en échange d’une promesse de réaliser des travaux de couture pendant plusieurs années, car ils n’apprécient pas cette obligation qui pèse sur eux.

C’est pour cette raison qu’au pays des lutins filous, on perpétue une activité de confection traditionnelle.